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À Homs, dans le centre de la Syrie, le quartier de Bab Amro est bombardé sans relâche par l'armée de Bachar el-Assad.
À Homs, dans le centre de la Syrie, le quartier de Bab Amro est bombardé sans relâche par l'armée de Bachar el-Assad. Crédits photo : HANDOUT/REUTERS
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Aux «Amis de la Syrie» réunis vendredi à Tunis, les militants syriens ont réclamé «des actes». Finalement, la conférence a appelé Damas à l'arrêt des violences et s'est engagée à renforcer les sanctions contre le régime.

• Les militants syriens réclament «des actes»


Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé participe à la conférence de Tunis.
Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé participe à la conférence de Tunis. Crédits photo : FETHI BELAID/AFP
Plus de soixante pays «amis de la Syrie» (arabes, européens, Turquie, États-Unis...) et des représentants de l'opposition syrienne se sont réunis vendredi après-midi dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis. Objet de cette conférence: aider le peuple syrien et obtenir de Damas la fin des tueries. Moscou et Pékin ont boycotté la réunion.
Avant le début de la conférence, des militants syriens ont appelé les pays concernés à enfin privilégier les actes aux paroles. «Plus vous parlez sans agir, plus le régime va se venger de nous», a affirmé Hadi Abdallah, militant de la Commission générale de la révolution syrienne présent dans la ville de Homs. «Si le monde ne veut pas agir, nous préférons qu'il se taise. Aux pays arabes, nous disons en particulier, assez de condamnations, nous voulons des actes», a-t-il ajouté.

• La Tunisie et le Qatar proposent une force arabe

«La situation actuelle exige une intervention arabe dans le cadre de la Ligue arabe, une force arabe pour préserver la paix et la sécurité, et pour accompagner les efforts diplomatiques», a estimé lors de cette conférence le président tunisien Moncef Marzouki. Une volonté qui rejoint celle du Qatar, dont le ministre des Affaire étrangères a proposé «la formation d'une force arabe internationale de maintien de la sécurité». De son côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a jugé «excellente» l'idée d'armer l'opposition syrienne.
Quant aux pays occidentaux, ils sont restés sur le terrain des sanctions. Dès lundi, a annoncé le chef de la diplomatie française Alain Juppé, l'Union européenne prendra «de nouvelles mesures fortes, notamment un gel des avoirs de la Banque centrale syrienne». Le régime syrien «paiera le prix fort s'il continue d'ignorer la voix de la communauté internationale et de violer les droits de l'homme», a déclaré son homologue américaine Hillary Clinton, qui a également appelé la communauté internationale à «regarder attentivement» ce qu'elle peut faire pour «accentuer la pression» sur Damas. Pour agir face à l'urgence humanitaire en Syrie - en particulier à Homs, pilonnée sans relâche depuis trois semaines - elle a offert 10 millions de dollars d'aide.
En conclusion de cette demi-journée de réunions à Tunis, la conférence a appelé Damas à «cesser immédiatement toute forme de violence» afin de permettre l'accès de l'aide humanitaire et s'est «engagée à prendre des mesures pour appliquer et renforcer les sanctions sur le régime». «Encouragé» par l'unité internationale qui s'est manifestée à Tunis, le président américain Barack Obama s'est déclaré prêt à prendre «tous les outils disponibles pour empêcher les massacres» en Syrie.
Le Français et l'Américaine ont par ailleurs apporté leur soutien à l'opposition syrienne, en appuyant particulièrement sa principale composante, le Conseil national syrien (CNS). Sans aller jusqu'à une reconnaissance formelle, Hillary Clinton a jugé le CNS «crédible», estimant qu'il offre une «alternative» au régime de Bachar el-Assad. De même, Alain Juppé a déclaré qu'il considérait le Conseil national syrien (CNS) comme «l'interlocuteur légitime» de la communauté internationale, sans s'engager plus avant.
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• Des milliers de manifestants dans tout le pays

Sur le terrain, les violences incessantes rappellent l'urgence de la situation. Au moins 39 personnes, dont sept membres d'une même famille, ont encore été tuées vendredi dans un village de la province syrienne rebelle de Hama, cible d'assauts des forces du régime, a indiqué une ONG syrienne. Jeudi, ce sont 86 personnes, en majorité des civils, qui avaient été tués à travers le pays selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSFDH).
À Alep, grande ville du nord du pays relativement peu touchée par la contestation, des dizaines de milliers de personnes sont descendues vendredi dans les rues en solidarité avec les habitants de Homs. Trois manifestants ont alors été tués, selon l'OSDH. L'organisation affirme que «des dizaines de milliers de Syriens» ont manifesté dans d'autres régions du pays, notamment Deraa, Hama, Idleb et Deir Ezzor.
«La machine de mort hystérique fait face au cri de liberté», «communauté internationale, si le choix militaire est difficile, qu'en est-il du choix humanitaire?», proclamaient des pancartes brandies lors d'une manifestation de centaines de personnes dans la province de Hama.
» L'opposition manifeste sa «solidarité envers Homs»

• L'évacuation des journalistes de Homs interrompue


Edith Bouvier a été blessée à la jambe mardi, dans le bombardement qui a tué deux journalistes.
Edith Bouvier a été blessée à la jambe mardi, dans le bombardement qui a tué deux journalistes. Crédits photo : -/AFP
Le sort des journalistes restés coincés à Homs après le bombardement meurtrier de mardi reste incertain. Alain Juppé a de nouveau appelé solennellement vendredi les autorités de Damas à permettre leur évacuation, particulièrement pour la collaboratrice du Figaro Edith Bouvier, blessée, qui doit être «évacuée le plus vite possible».
Vendredi soir, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge syrien ont pu faire entrer des ambulances dans le quartier de Bab Amor, laissant espérer une évacuation imminente des journalistes blessés ainsi que des dépouilles de leurs confrères tués mardi, Rémi Olchik et Marie Colvin. Finalement, des victimes syriennes ont pu être emmenées mais les négociations autour des journalistes ont été interrompues pour la nuit. Elles devraient reprendre samedi.
» Dans le piège de Homs
» La journaliste du Figaro appelle à l'aide

• Hollande et Villepin pour une union sacrée

Dominique de Villepin, candidat de République solidaire à l'Élysée, a dit oui vendredi à la proposition du socialiste François Hollande d'une position commune de tous les candidats à la présidentielle vis-à-vis de la Syrie. «C'est toute l'histoire diplomatique de la France: quand nous sommes confrontés à des crises, la position de tous les partis cherche à être commune», a observé l'ancien premier ministre.
François Hollande s'était dit jeudi «tout à fait prêt» à une position commune sur la Syrie de tous les prétendants à l'Élysée. En écho au candidat socialiste qui a marqué son soutien à la diplomatie française dans ce dossier, Dominique de Villepin a estimé que le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé gérait bien ce dossier.
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